Une tournée inoubliable au Mexique

3 grands concerts et plus de 4500 spectateurs, la tournée au Mexique a été un immense succès ainsi qu’une expérience formatrice et culturelle formidable.

On sent que les liens entre le chœur et l’orchestre se sont démultipliés. Dès le départ, dès l’aéroport, il y a une chaleur humaine qui se dégage à travers la musique et tout ce que l’on partage.

Guilhem, bassoniste et délégué de l'orchestre

Le 4 juin dernier, les membres du Chœur & Orchestre Sorbonne Université (COSU) quittent l’aéroport Paris-Charles de Gaulle pour l’Aeropuerto Internacional de la Ciudad de México et une tournée de 10 jours au Mexique. Les objectifs de cet échange universitaire : faire rayonner Sorbonne Université à l’international, raffermir encore davantage les liens presque centenaires qui unissent la UNAM et Sorbonne Université tout en enrichissant significativement l’expérience d’orchestre et de chœur des musiciennes et musiciens du COSU ainsi que l’unité entre les deux ensembles. Guilhem, bassoniste et délégué de l’orchestre, confie à ce propos : « On sent que les liens entre le chœur et l’orchestre se sont démultipliés. Dès le départ, dès l’aéroport, il y a une chaleur humaine qui se dégage à travers la musique et tout ce que l’on partage. ».

UN PARTENARIAT CULTUREL ET SCIENTIFIQUE TRILATÉRAL

La tournée qui vient de s’achever s’inscrit d’abord dans un partenariat culturel et scientifique plus large dans lequel sont engagés Sorbonne Université (SU), la Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM) et l’Indiana University (IU). Dans cette optique, Nicolas Agullo, chef d’orchestre du COSU, est convié dès le 8 juin à intervenir dans une conférence intitulée « Is There Such a Thing as Latin American Music? Reflections Regarding Contemporary Art Music? » aux côtés des docteurs en musicologie Consuelo Carredano de la UNAM et Javier León de l’IU. Frédéric Billiet, Vice-doyen Vie étudiante de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, développe lui encore davantage son école internationale d’été « Un instrument pour tous : une harpe en carton ? » dont la seconde session de cours et d’ateliers accueille actuellement des étudiantes et étudiants de la Facultad de Música de la UNAM à Sorbonne Université. Les directeurs des départements Relations internationales des trois universités se rencontrent en personne pour la première fois pour échanger autour de la programmation et des événements futurs de leur partenariat trilatéral.

UNE SEMAINE DE RÉPÉTITIONS A LA UNAM

En vue des concerts à venir, les rangs du COSU se voient enrichis par des musiciennes et musiciens mexicains et étasuniens de l’Orquesta Juvenil Universitaria Eduardo Mata (OJUEM) de Música Unam et de la Jacobs Schools of Music de l’IU, ainsi que du chœur professionnel Coro de Madrigalistas de Bellas Artes, pour quatre jours de répétitions à la Faculté de Musique puis dans la Sala Nezahualcóyotl de la UNAM. Cette salle de concert de 2400 places rythme la vie musicale du campus de l’université, véritable ville dans la ville, qui accueille en son sein quelques 300 000 étudiantes et étudiants.

Tandis que les pupitres d’orchestre se mélangent sous la direction de Nicolas Agullo, les chefs Frédéric Pineau et Carlos Aransay, s’échangent la baguette pour mener les répétitions des deux chœurs. Les choristes appréhendent ainsi de nouvelles techniques de chauffe tout en approfondissant leurs connaissances de la pièce qui doit être donnée le vendredi suivant : « On a redécouvert la « Sea Symphony » de Ralph Vaughn Williams, notamment avec le chef Carlos Aransay, qui a apporté ses propres précisions à l’œuvre. On ne se lasse pas de refaire ce programme [joué en décembre 2022 dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne­], bien au contraire. » (Marguerite, alto). A l’approche du concert, l’ambitus vocal du Coro de Madrigalistas associé à sa grande expérience professionnelle, nourrissent la confiance des musiciennes et musiciens du chœur dont le souffle est malmené par le manque d’oxygène lié à l’altitude de Mexico : « C’est très agréable d’être supporté par ce son très large et très dense » (Silène, alto).

DES VISITES CULTURELLES INCONTOURNABLES

En parallèle des répétitions qui ont lieu le soir, les musiciennes et musiciens profitent de leurs journées pour découvrir l’immensité de la ville de Mexico. Ils partent notamment sur les traces des deux incontournables artistes mexicains, Frida Kahlo et Diego Rivera. Les peintures muralistes de ce dernier, réalisées entre 1923 à 1928, tapissent les murs du Ministère à l'Éducation Publique qui leur est spécialement ouvert le premier jour et retracent la vie et les coutumes du peuple mexicain. Le musée Frida Kahlo quant à lui, installé dans la maison où les deux artistes ont partagé leur vie, regorge d’œuvres et d’objets de la peintre. Ils ont également l’opportunité de s’immerger dans la culture des civilisations millénaires mexicaines à travers la visite guidée des pyramides de Teotihuacan puis du Musée national d’anthropologie.

TROIS GRANDS CONCERTS

Le premier concert dans la Sala Nezahualcóyotl, annoncée complète, rencontre un grand succès sous les yeux du recteur de la UNAM, de la présidente de Sorbonne Université et de l’ambassadeur de France au Mexique. Après une « Sea Symphony » extrêmement lyrique emmenée par les deux solistes mexicains, Akemi Endo, soprano, et Alberto Albarrán, baryton, les 140 musiciennes et musiciens entonnent le puissant Alas (A Malala) du compositeur Arturo Márquez, en sa présence, qui conclut le concert sous une standing ovation du public.

Le lendemain matin, le COSU, accompagné des musiciennes et musiciens mexicains et étasuniens, prend le bus en direction de la ville de León, dans l’Etat de Guanajuato, et du Teatro del Bicentenario pour un second concert, dans une salle de 1600 places presque complète. Le concert suscite un vif enthousiasme et le COSU quitte une salle en effervescence à l’issue de la représentation du programme du chœur sur le thème de l’amour et de la Symphonie n°2 de Brahms.

Pour son dernier concert à Morelia, dans le Michoacán, où le COSU interprète le même programme que la veille, la salle est complète et 300 personnes se voient refuser l’entrée. L’occasion pour le chœur d’aller chanter quelques pièces de son programme au public qui n’a pu avoir de place tandis que l’orchestre se produit à l’intérieur. Le bis, Alas (A Malala), dirigé par le directeur du Conservatorio de Las Rosas, sonne la fin de la tournée sur une dernière standing ovation. Après le concert, la rectrice de l’Universidad Michoacana de San Nicolás de Hidalgo, Yarabí Ávila González, accueille les musiciennes et musiciens dans une salle somptueuse de son université. Ils y entrent sous les tambours et les clairons de la banda de guerra (fanfare de guerre) de l’université du Michoacán. Animée par des mariachis et de la danza de los Viejitos (danse des vieillards), cette soirée folklorique se conclut sur les pas de danse de tous les convives présents.

Après une visite de la ville de Morelia le lendemain matin, les musiciennes et musiciens rejoignent la capitale pour une dernière soirée. Ils quittent l’aéroport international le 13 juin, non sans entonner une dernière fois Onothando, chœur et orchestre mélangés.

Je n’ai pas les mots pour décrire ce que nous venons de vivre et la richesse humaine et musicale à laquelle nous avons été confrontés lors de cette tournée hors norme. Je suis tellement fier de nos musiciennes et musiciens, c’est une expérience extraordinaire qui marque pour une vie entière.

Frédéric Pineau, chef du Chœur Sorbonne Université

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